Une figure jurançonnaise s’en est allée.

Germaine Molier, « Mémène » comme tout le monde la surnommait, est décédée.

Lors de ses obsèques, Louis Lucchini lui a rendu hommage au nom de tous ses amis.

Germaine était de cette génération d'après guerre qui découvrait tout le charme de la vie après une période difficile-tant pour eux que pour leur famille..

Très attachée à son village de Jurançon elle savait fédérer autour d'elle des amitiés durables, bonne vivante rieuse, elle attirait l'attention et la sympathie.

Germaine aimait la vie, lors des fêtes locales elle faisait partie de ces danseurs qui quittent le bal au dernier coup de cymbales.

Cet attachement à Jurançon va se concrétiser, avec Yves son époux , par la construction de leur maison au pied du coteau sur l'ancienne route de Laroin,où naquirent trois enfants.

Germaine pour qui le bénévolat était un devoir commençait une vie de partage, bonne mère de famille elle s'intéressait à la vie scolaire et périscolaire de ses enfants Ainsi elle milite à la fédération CORNEC qui deviendra plus tard la FCPE. Mais elle a aussi compris combien il est important que des parents d'élèves s'associent pour promouvoir les activités physiques ou culturelles qui sont indispensables pour l'épanouissement de la jeunesse, Cet altruisme, ce don de soi, cette volonté de communication vont l'amener très rapidement à prendre des responsabilités au foyer de l'ASCJ,

Dans ce foyer elle devient  rapidement la cheville ouvrière qui au-delà des tâches pratiques, sait prodiguer le conseil judicieux et parfois même la réprimande amicale lorsque le comportement des jeunes le nécessitait.

Cette générosité s'accompagnait aussi d'une sincérité que soulignait encore plus son regard bleu qui pouvait être d'une infinie douceur mais aussi bien marquer la rigueur. Germaine était consciente de ses devoirs et elle savait défendre à la fois ses idées et son idéal. Ennemi de la compromission elle avait horreur des injustices elle restera pour nous un exemple de personne pour qui le militantisme consiste avant tout à donner, sans attendre de remerciements. Ce dévouement permanent va l'amener à prendre en charge la présidence du club du troisième âge. Consciente des ses responsabilités dans ce domaine, elle vivra difficilement les initiatives qui déstabilisaient l'harmonie du club de retraités.

Voici quelques jours encore au téléphone sa voix bien timbrée, dépassant sa souffrance évoquait tout simplement ce que serait sa nouvelle vie, ce n'était pas du fatalisme mais bien au contraire une volonté délibérée de surmonter la difficulté physique qui l'accablait,

Vous ses enfants et petits enfants vous pouvez être fiers de ce qu'elle fut : une femme courageuse très attachée au devenir de ses enfants. Aussi permettez-moi de m'incliner devant votre chagrin en vous présentant au nom de tous mes amis nos plus sincères condoléances ainsi que l'assurance de toute notre amitié. Les temps ont sûrement changé et faire du passéisme ne convient plus à l'époque dans laquelle nous vivons mais l'exemple reste la marque forte et je suis intimement convaincu que certains adultes aujourd'hui se remémorent encore la vie active de Germaine au travers de geste d'amitié et d'affection qu'elle savait parfaitement concrétiser au travers d'une bonne parole accompagnée d'un regard malicieux.

Poème de PAUL JEAN TOULET:   Ce n'est pas drôle de mourir

Ce n'est pas drôle de mourir

Et d'aimer tant de choses :

La nuit bleue et les matins roses,

Les fruits lents à mûrir

Ni que tourne en fumée

Mainte chose jadis aimée

Tant de sources tarir...

Ö France et vous Île de France,

Fleurs de pourpre , fruits d'or,

L'été lorsque tout dort,

Pas légers dans le corridor.

Le gave où l'on allait nager

enfants sous l'arche fraîche

Et le verger rose de pêches...